Hélène Paulet vit à Loriol-sur-Drôme depuis plus d’un siècle. Depuis 1945, date du premier vote des femmes françaises, elle met un point d’honneur à réaliser son devoir de citoyenne.

“Je vais toujours voter !” Dimanche dernier, Hélène Paulet, 105 ans, s’est rendue aux urnes pour le premier tour des élections régionales, “au bras de mon fils, comme d’habitude”. En 70 ans, elle a déposé des centaines de bulletin, pour chaque scrutin, les nationaux comme les locaux.

Mai 1935. Les suffragettes manifestent sous la conduite de Louise Weiss

Quand elle est née, en 1910, sa mère ne votait pas, les femmes n’étaient pas admises dans les isoloirs. C’est la grande époque des suffragettes, qui militent en Europe et aux Etats-Unis pour devenir électrices et éligibles. En France, il faudra attendre 1944 et la fin de la seconde guerre mondiale.

Hélène Paulet vote pour la première le 29 avril 1945, pour les municipales. Elle a 35 ans. “Il y avait du monde, se rappelle-t-elle. C’était à la mode.” En effet, 12 millions de femmes se déplacent dans les bureaux de vote, une carte d’électrice toute neuve en poche, pour exercer leur tout nouveau droit. “J’ai vécu l’avant, le pendant et l’après”, sourit Hélène Paulet.

Mais la mode est passée. A peine plus de la moitié des Français sont allé voté pour le premier tour des régionales, 52% des Ardéchois et 51% des Drômois. Difficile à comprendre, pour Hélène Paulet. Dimanche, elle se rendra Place du 19 mars 1962 à Loriol, pour accomplir son droit et son devoir de citoyenne. Comme toujours.